De plus en plus présente dans les entreprises privées, l’intelligence artificielle fait également une percée notable dans les services publics : si certains pays ont déjà pivoté vers un usage régulier de l’IA, la France se situe dans une position intermédiaire par rapport aux autres pays européens.
Pour autant, on constate que les applications de l’IA dans les domaines hospitalier, étatique, territorial et éducatif deviennent de plus en plus courantes, transformant les méthodes de travail des agents, et améliorant l’efficacité des services et le confort des usagers.
Quels sont les usages les plus classiques de l’IA dans les services publics en France ? Quelles sont les perspectives et les enjeux associés ? Quelles sont les perspectives futures de l’IA dans les services publics ? Eléments de réponse dans cet article.
Quel usage de l’IA par rapport aux autres pays d’Europe ?
Chez Epicture, nous adaptons nos outils aux évolutions technologiques et nous suivons de près les avancées de l’intelligence artificielle dans le service public.
Des synthèses et des études ont été mises en place pour situer précisément la place de la France par rapport aux autres pays concernant la numérisation des services publics.
Le DESI (Indice de l’économie et de la société numériques) est un outil réputé, développé par la commission européenne, et qui sert de référence en matière d’usages des outils numériques par les services publics.
Il permet de situer précisément le rang de la France sur ce sujet.
Force est de constater que la France n’est pas très bien située dans ce classement : notre pays occupe le 11ème rang sur 23, notamment grâce aux initiatives comme France Connect. Mais l’adoption de l’IA par les services publics fait partie des points faibles relevés dans le rapport.
Si l’on compare la France avec d’autres pays, comme le Danemark, les Pays Bas, la Suède ou la Norvège, les chiffres parlent d’eux-mêmes : la France a encore du chemin à parcourir !
Utilisation de l’IA dans les Services Publics
L’intelligence artificielle est utilisée dans différents secteurs du service public ; son usage est encore modeste mais tend à devenir de plus en plus important.
Voici quelques exemples des usages de l’IA dans le secteur hospitalier, territorial et dans la fonction publique d’Etat.
Secteur Hospitalier
Le secteur hospitalier est l’un de ceux qui a connu les avancées les plus importantes grâce à l’intelligence artificielle. Loin de remplacer les diagnostics humains, l’intelligence artificielle se positionne comme un partenaire fiable du corps médical, permettant d’affiner et d’améliorer les diagnostics, et aidant les médecins à se concentrer sur leur métier sans perdre de temps en démarches administratives chronophages.
- Diagnostic médical : les radiologues peuvent s’appuyer sur l’IA pour réaliser des analyses de radios ou des IRM par exemple. Certains logiciels apportent une réelle précision d’analyse qui simplifie et accélère sensiblement le travail des scientifiques.
- Planification des soins : Sur le plan administratif et opérationnel, l’intelligence artificielle apporte une valeur ajoutée évidente : gestion des plannings et des lits, gestion des médicaments, organisation des salles … les gestions de stocks de médicaments peuvent également être gérées par l’IA. Ainsi le logiciel Labo de l’entreprise Computer Engineering a été spécifiquement conçu pour cet usage.
Secteur Territorial
Les collectivités territoriales bénéficient de l’IA pour mieux gérer les services locaux :
- Smart cities : certains maires précurseurs ont implémenté des logiciels d’intelligence artificielle pour simplifier le quotidien de leur commune : ainsi, des logiciels d’intelligence artificielle peuvent optimiser la gestion des infrastructures urbaines : trafic, éclairage public, gestion des déchets.
- Ainsi, Nice s’appuie sur le Centre multimodal des déplacements métropolitains pour améliorer la gestion du trafic routier et pour ajuster en temps réel les feux de circulation afin de canaliser le trafic routier
- Lyon a réalisé des économies d’énergie sensibles en installant des lampadaires intelligents qui régulent l’intensité de l’éclairage en fonction du flux de passants.
- Dijon a installé des collectes de déchets intelligentes, basées sur des capteurs qui optimisent les horaires de collectes.
- Sécurité publique : Les systèmes de surveillance intelligents aident à la prévention des crimes et à la gestion des situations d’urgence.
- Nice a installé des caméras intelligentes qui détectent les mouvements suspects et alertent les forces de sécurité si nécessaire.
- Gestion environnementale : L’IA analyse les données environnementales pour prévoir et atténuer les impacts des catastrophes naturelles.
- Par exemple, Paris anticipe les évolutions météorologiques pour prévoir les pics de pollution.
L’IA dans les Services Publics, quels enjeux et quel avenir ?
L’utilisation de l’IA dans les services publics soulève plusieurs enjeux et nécessite des réflexions qui dépassent largement le simple cadre de la technique :
- L’inclusion numérique, par exemple, est une question cruciale. Certains logiciels basés sur l’intelligence artificielle, mis à disposition des agents publics, sont relativement peu intuitifs : dès lors, les agents mieux formés et mieux éduqués à la gestion informatique sont privilégiés. La question se pose : comment permettre à tous les agents publics de bénéficier des avantages de l’IA ?
- Les interventions humaines : jusqu’où est-il raisonnable de confier des données parfois sensibles à un logiciel ? Les services publics gèrent des points aussi sensibles que la santé des citoyens, leur sécurité, leurs fiances, leur accès à l’éducation … ces données ultra sensibles peuvent-elles être confiées intégralement à des machines ?
- L’arrivée des logiciels d’intelligence artificielle soulève des inquiétudes chez les agents, concernant notamment des interrogations sur d’éventuelles suppressions de postes. Crainte illégitime à priori, pour deux raisons : d’une part le statut d’agent public est particulièrement protégé. D’autre part l’IA se positionne plus comme un efficace auxiliaire des humains que comme un remplaçant.
Perspectives Futures
L’IA a un potentiel énorme pour transformer les services publics. À l’avenir, on peut s’attendre à :
- Une éducation plus adaptée aux besoins des élèves, avec des programmes conçus en fonction des besoins réels des établissements et des élèves.
- Une gestion de la sécurité plus personnalisée et plus réactive
- Des services de santé plus efficaces et plus performants
- Une meilleure gestion des ressources naturelles, grâce à une optimisation des éclairages publics, de la circulation des voitures etc.
- Une collaboration plus fluide entre les différentes branches des services publics, permettant des échanges de bonnes pratiques et des partages d’opportunités
- Chez Epicture, au sein de nos différentes structures, nous envisageons de nous appuyer sur l’IA pour améliorer nos services : aides à la rédaction, simplification des process …
